Un second album est toujours un challenge. Comment l’avez-vous affronté ?
Très vite, il m’est apparu que les chansons-clés de l’album seraient construites autour d’un simple beat de machines, plus dansant et nourri de funk. Les rythmes et le groove sont devenus des éléments à part entière. Cette palette de sons colorés offre à ce disque une toute autre tonalité que Nerve Up. Il a surtout été enregistré dans mon home studio, ce qui lui confère une ambiance intime, mais aussi au Keyclub dans le Michigan, dont l’équipement analogique a considérablement amélioré la qualité sonore.
Quelles sont les inspirations de Hinterland ?
L'environnement urbain post-industriel nourrit vraiment sa musique et donne une sorte d'énergie un peu folle. J’adore les boîtes à rythmes et les sons de batterie synthétique. C’est sans doute lié au fait de vivre dans un environnement de béton entouré de surfaces dures ; c’est aussi un moyen d'utiliser de manière artistique un espace souvent agressif. Transformer le béton et les friches en quelque chose de magique. Hinterland témoigne de ma réflexion sur les paysages et les jeux de mon enfance au milieu des ruines industrielles de la périphérie de Manchester.
Et vos influences musicales ?
J’aime les chansons qui ont une urgence bien à elles, comme il y en avait beaucoup à la fin des années 70 et au début des années 80, en particulier dans le post-punk britannique. J’adore le son graveleux du punk seventies et j’ai toujours écouté de la musique électronique industrielle comme Cabaret Voltaire, où s’illustrait l'ambiance hostile de l'environnement urbain.
Comment vous décrire en trois mots ?
Musicalement parlant : agitée, complexe, fragile.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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