Bandes Sonores

AlbPhilippe-Mazzoni

 

CLÉMENT DAQUIN

Pourquoi et comment ce premier (deuxième) album "assumé" en solo, si l'on peut dire?
 
Mon premier album Mange-Disque, était l’album de toutes les découvertes. Travailler avec des musiciens, tâtonner avec les machines, enregistrer soi-même ses morceaux, construire un projet un peu fou depuis une petite cave... J’avais l’ambition d’écrire de la musique mais je n’avais jamais chanté, au début ça ne me venait même pas à l'esprit!

J’ai donc construit cet album avec un ancien ami de lycée Alio au chant, et Nicolas, futur bassiste des Bewitched Hands. Le problème, c’est que j’avais une idée tellement précise - justifiée ou non-  de là ou je voulais aller que je ne leur laissais que peu de place pour s’exprimer. Plus ça avançait, plus je me mêlais des textes, plus je voulais les interpréter puisque c’était les miens. Ils en devenaient presque "mes" musiciens, et je pense qu’ils n’avaient pas signé pour ça à l'origine. Le départ de Nico pour les Bewitched naissants m’a finalement permis de tout refondre et de repartir à zéro sur des bases claires. Puis il a fallu apprendre a chanter, à l’assumer, j’avais envie de piano pour la deuxième moitié de l’album donc j’ai commencé le piano, etc, etc. Cela a pris un peu de temps, mais j’y suis arrivé.
 

Votre première collaboration musicale ?
 
Je pense que toute première collaboration musicale est marquante, dès lors qu’on construit quelque chose... C’est assez magique. Mes premieres "partouzes musicales" avec KIM, pour le citer, restent un évènement important. Je l’ai accompagné sur de nombreuses dates entre 2009 et 2010, avec mon batteur Thomas. Kim vient du rock, il a une longue experience de la scène. Avec lui, la musique se fait sur le vif, peu importe si on a déja répété ce morceau avant ou pas ou que la guitare soit accordée ou non. Cela donne des concerts de 45mn qui finalement durent 2H30, avec une énergie folle. J’en redemande.
 
Le premier concert en solitaire?
 
C’était a la Cartonnerie, a Reims, début 2009. Un vrai challenge, je devais me prouver quelque chose. De cette tentative découle l'ossature ma formule live actuelle, c’était plutôt formateur. 

Le premier morceau travaillé pour cet  album à venir?
 
"Hypoballad", qui ouvre l’album. L’ordre des titres est quasiment chronologique, il raconte une histoire, il évolue par la musique, les sons, les mots. La fin était prévue depuis un moment, mais c’était important que je suive une temporalité pour créer un fil conducteur - que cet album grandisse en même temps que moi.
 

La première fois que vous avez pensé: "la musique, et rien d'autre?"
 
Je pense que je me suis dit ça assez vite, dès que j’ai touché ma première guitare - assez tard - dans ma chambre d’internat. Je suis passé de rien à une boulimie incontrôlable.

Mais le vrai virage s’est produit en 2006, en quittant mon job de designer a Paris pour me consacrer uniquement a la musique. J’avais plusieurs projets en route, dont ALB et Klanguage - mon premier groupe avec Yuksek. Alors qu’après deux ans je demandais a mon boss de réduire encore mon temps de travail pour consacrer plus de temps à la musique, il m’a mis au chômage en m’offrant le gros ordinateur sur lequel je faisais les images 3D. Et avec lequel j’ai pu enregistrer mon premier album! C’est lui qui m’a mis le pied a l’étrier, je ne sais pas si j’aurais passé le cap aussi brutalement tout seul. Je lui en serais éternellement reconnaissant. Ce n’est pas une anecdote très passionnante, mais je n’ai jamais eu l’occasion de le remercier... c’est chose faite.

 

Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

Retrouvez l'artiste sur son espace et Spotifyspotify:album:0prWg56ZIScWLV71Cycrjf1