Quelle est la meilleure raison de faire un groupe de rock?
NICOLAS LY: Vous vous souvenez quand vous étiez adolescent et que vous étiez une bande de potes? Imaginez que cela dure toute la vie.
Quelles qualités doit posséder une chanson parfaite?
Elle révèle en nous un monde secret enfoui. Elle ne crée pas une émotion, elle en dévoile une déjà présente, dissimulée dans nos tréfonds. Elle donne à voir un manque vital. Elle fait surgir et scintiller le lien entre le réel et ce que nous en percevons.
Vos meilleurs souvenirs de concert?
Difficile de hiérarchiser ses souvenirs, de mesurer ses émotions... Le meilleur souvenir, il est récurrent, c'est le moment où le plaisir musical devient un plaisir physique, où la vibration sonore devient une onde corporelle. Quant on se fait envahir par le son en une vague sensitive douce et intense.
La genèse et les mots-clés de votre premier album?
Après des débuts souterrains -trois ans dans une cave à jouer de la musique sombre-, avoir rencontré notre label 3ème bureau et le producteur Daniel Presley nous a permis d'ouvrir notre langage, de proposer une musique plus solaire. L'avant disque était intense et beau, mais refermé sur lui-même. D'avoir pu fixer les choses nous aspontanément donné envie d'ouvrir le discours musical à d'autres influences, d'autres régions du spectre sonore, emprunter des chemins inexplorés, quitte à s'y sentir en équilibre instable. Et prendre des risques en se donnant la confiance mutuelle pour les dépasser.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Pourquoi deux fois Hyphen?
Hyphen parce ça sonne bien (ça signifie trait d'union en anglais), c'est aussi le lien cosmique qui nous unit. Et parce qu'on adore les miroirs .
Comment était votre premier concert?
Le premier concert, c'était comme un tableau de Pollock ou comme une fête psychédélique berlinoise. C'est aussi à ce moment que nous avons pris conscience que c'était ce que nous voulions faire de nos vies. Notre souhait le plus cher est de créer un show imparable, de le partager avec le plus de gens possible et puis trouver un LABEL !
Hyphen Hyphen en quatre mots?
Pop rock galactique rétro futuriste.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Nomade?
LIZZI BOUGATSOS: Ce nouvel album, Eye Contact, s'est enregistré entre le désert de Joshua Tree en Californie et le studio Woodstock à New York. Ce grand écart qui nous a forcément influencé.
Regard?
C’est un thème que nous cultivons depuis bien longtemps: lorsque nous jouons, nous nous regardons dans les yeux. Nous voulions une relation directe avec le public, si directe que cela en est devenu presque punk.
Hédoniste?
C'est l'adjectif qui pourrait le mieux résumer notre musique. Nous laissons nos concerts prendre toute la place et tout le plaisir dont ils ont besoin.
Solitude?
C’est difficile de respirer lorsque nous sommes trop entourés. Du coup, nous nous isolons beaucoup. J’aime être seule, surtout avant les concerts... je trouve qu’il y a toujours trop de monde en backstage!
Animal Collective?
Ce sont des amis: nous avons démarré ensemble, mais ils ont commencé à tourner bien avant nous. C’est bon de se réunir sur scène quand on le peut, car on se manque... cela nous manque de jouer ensemble.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Si vous deviez vous présenter en une seule phrase?
Salut, on s'appelle Quadricolor, on est un groupe de quatre potes qui fait du rock, et on vient de Nice. Ah, et notre nom est né d'une blague!
Vous avez remporté le prix Deezer de Talents... Que ressentez-vous?
On est très heureux d'avoir remporté ce prix, on remercie toutes les personnes qui ont votépour nous. Cela nous aide beaucoup dans notre développement, tant au niveau visibilité qu'au niveau financier. Cela nous permet également de jouer au festival Europavox... on est vraiment contents!
Une erreur à ne surtout pas faire?
Déraper en interview et que nos propos soient mal interprétés. Ou encore signer un contrat avec les mauvaises personnes...
Un rêve à accomplir à tout prix?
Vivre de notre musique.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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La définition, selon vous, d'une VRAIE bonne chanson?
AGNES: Comme ça, je dirais une chanson aussi forte pour l'esprit que pour le corps: "What's Going On" de Marvin Gaye, "Superstition" de Steve Wonder, "Someone Great" de LCD Soundsystem... Mais il existe de pures chansons physiques ("Toxic" de Britney Spears) et de pures chansons cérébrales ("Ô Superman" de Laurie Anderson).
Alors disons une chanson qu'on peut jouer de n'importe quelle façon, qui tient guitare et voix. Un standard comme "Jolene" de Dolly Parton, ou comme "Personal Jesus" de Depeche Mode - en témoigne sa superbe reprise par Johnny Cash. D'un autre côté, certaines musiques sont indissociables d'une pâte sonore très particulière et séparer la simple mélodie de cette pâte c'est perdre la chanson ("A Forest" de Cure, "Sometimes" de My Bloody Valentine).
Une bonne chanson est justement celle qu'on n'a pas prévue, qui surprend, qui émeut pour ce qu'elle a d'unique, même si sur plein d'aspects elle emprunte à du déjà connu. Ce qui est sûr, c'est que pour les vraies bonnes chansons qui restent à écrire, il faudra autre chose qu'une recette théorique : de la sensibilité, du génie, peut-être même de la souffrance, et certainement du bol!
Pouvez-vous nous raconter la genèse de La Féline?
AGNES: On s'est rencontrés en pleine nuit dans une forêt, je venais de faire un feu. Xavier a rappliqué avec du petit bois. Stéphane se cachait derrière les bouleaux, il n'osait pas s'approcher au début. Il nous a rejoint quand j'ai commencé à chanter très fort. Là, il s'est mis en transe près de feu et nous l'avons suivi dans son délire. Nous avons parlé jusqu'au petit matin des musiques que nous aimions - et de comment vivre.
Et pourquoi s'appeler La Féline?
AGNES: A l'aube, j'ai proposé "La Féline", pour l'amour des métamorphoses. Ils ont acquiescé en silence et nous nous sommes transformés. Nous ne faisions plus qu'un, et nous avons rugi doucement.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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